Kikosaurus fait partie des plus jeunes membres de France Retrogaming, pourtant en à peine quelques mois, il compte déjà à son actif plus d’une trentaine de tests publiés !
J’ai voulu réaliser une interview de Kikosaurus car il représente une génération qui a commencé à jouer après l’an 2000 et qui pourtant s’intéresse aux jeux rétros. Kikosaurus a une culture vidéo-ludique très vaste, et une approche vierge des jeux qu’il teste, puisqu’il n’est pas influencé par une quelconque nostalgie. J’ai donc pensé que ça pourrait être intéressant de lui poser quelques questions, afin de comprendre un peu mieux comment le retrogaming est appréhendé par cette nouvelle génération de joueurs qui est née avec la Gamecube et la PS2, et qui n’a pas connu l’époque où SEGA, ATARI, SNK, étaient des constructeurs.
Ça fait plaisir de voir de jeunes joueurs s’intéresser à autre chose que PES, FIFA, “Call of” ou “Wow”, à autre chose que la HD ou kinect, et je pense que ça mérite qu’on s’intéresse d’un peu plus près aux motivations de ces joueurs qui se tournent vers le retrogaming.
link-tothepast : Bonjour Kikosaurus, tu es testeur depuis plusieurs mois pour France Retrogaming et tu as déjà réalisé de nombreux tests.
Alors Kikosaurus, avant toute chose, peux tu nous faire une présentation personnelle de toi, ta vie, tes activités, tes passions ?
Kikosaurus : Bonjour à toi link-tothepast, et bonjour à tous ceux qui lisent cette interview.
Pour commencer, je suis donc Rayane, également connu sous le pseudonyme de Kikosaurus, jeune lycéen de quinze printemps, actuellement en première scientifique, et voulant poursuivre des études d’aéronautique par la suite.
En ce qui concerne mes passions et mes activités, je suis donc bien évidemment tombé dans la marmite vidéoludique quand j’étais petit, et n’en suis jamais sorti. Je suis également pianiste amateur. A part ça, j’aime bien regarder des séries télévisées, faire de la natation, jouer à la belote avec des amis, et traîner sur Internet. En somme, une adolescence assez classique.
l-ttp : Que pensent tes amis de ta passion pour les jeux rétros. Sont-ils eux aussi intéressés par l’Histoire des jeux vidéo, ou bien trouvent-ils ça “nul” de jouer à des jeux d’anciennes générations ? Dans l’ensemble comment est vécue ta passion par ton entourage ?
Kiko : Dans l’ensemble, la plupart de mes amis joue sur next-gen mais certains aiment également les jeux rétros. Je citerai l’exemple d’un ami qui a découvert le RPG japonais avec Final Fantasy VIII et avec qui je peux débattre pendant des heures de la supériorité du sixième volet ; j’ai également fait découvrir la saga Metal Gear Solid à quelques personnes, et tous ont adoré malgré les graphismes vieillissants. Mes amis sont donc très compréhensifs vis-à-vis de ma passion et certains la partagent, ce qui me fait très plaisir.
En ce qui concerne mes parents, la seule chose qui les agace quant à ma passion du retrogaming est le fait que j’achète beaucoup de consoles différentes… Mais à part ça, ils le vivent très bien et me laissent vivre ma passion à fond, d’autant plus que je n’y investis pas des sommes astronomiques et que mes résultats scolaires n’en sont pas affectés.
l-ttp : Ok c’est intéressant de voir que finalement tu n’es pas seul à t’intéresser au jeux rétros, et même que tu peux en débattre avec tes amis. J’aurai plutôt dit que le retrogaming est une chose difficile à partager au lycée : le genre de truc où tu te fais cataloguer geek direct…
Sur quelle console as-tu commencé à jouer, et à quel âge ? Et surtout : quand et comment t’est soudain venue l’idée d’aller chercher plus loin dans le passé pour jouer, et sur quelle console rétro et avec quel(s) jeu(x) as-tu fait tes premiers pas dans le retrogaming ?
Kiko : Pour revenir sur le regard des autres sur ma passion, je dois avouer que j’ai une bande d’amis cultivée et intéressée par ce domaine ; je suis conscient que cela n’est pas une chance qu’ont tous les jeunes retrogamers de France et de Navarre.
J’ai commencé à jouer vers mes sept ans ; mon oncle, qui avait alors la vingtaine, m’a offert sa Super Nintendo. Ce fut pour moi une véritable révélation : j’ai passé des heures sur Mega Man X, Parodius, Super Mario World, Super Mario All-Stars… Pour la petite histoire, il m’avait aussi offert Secret of Mana, mais j’avais détesté le jeu car je ne savais pas bien lire à l’époque ! Comme tu le vois, j’avais donc déjà eu des contacts avec le monde du retrogaming étant jeune ; puis j’ai délaissé cette branche du jeu vidéo, m’orientant vers la Gamecube qui faisait alors fureur.
J’ai redécouvert le retrogaming à la sortie du remake de Chrono Trigger sur DS, début 2009 : le jeu m’a conquis et c’est alors que je me suis plongé dans les pépites du passé, avec une batterie d’émulateurs. Mon premier jeu véritablement rétro fut donc Chrono Trigger, puis j’ai découvert Final Fantasy VII, Donkey Kong Country, Metal Gear Solid… La machine était lancée, j’étais devenu un retrogamer invétéré. L’été dernier, j’ai finalement sauté le pas et me suis procuré une Super Nintendo, voulant pratiquer ma passion dans des conditions optimales ; depuis, j’ai acheté une Dreamcast et une Nintendo 64…
l-ttp : Oh le secret est là je crois : commencer sur la Super Nintendo ! Très beau parcours vidéoludique, et assez exceptionnel pour une personne de ton âge ! J’ai l’impression que tu es assez éclectique en matière de jeux vidéo : RPG, plates formes, infiltration, Shoot, Réflexion, tout y passe, et sur un peu tous les supports. Je me trompe ? Ou bien y a-t-il un genre de jeux ou une console que tu n’aimes absolument pas ? Et si oui pourquoi ?
Kiko : La Super Nintendo vaincra ! Ensemble, nous écraserons les hérétiques de cette firme au hérisson bleu ! Blague à part, la SNES a toujours été ma console favorite ; ce fut ma toute première console et je garde des souvenirs émus de mes parties de Parodius ou de Super Mario World. De plus, c’est une véritable mine de bons jeux, et elle symbolise à elle seule la période dorée du RPG japonais, qui a toujours été mon genre vidéoludique favori.
Effectivement, j’ai toujours favorisé l’éclectisme, et cet état de fait est lié à une règle simple : si un jeu me tape dans l’oeil, je l’essaye. Que ce soit un RPG, un jeu d’infiltration, un shoot’em up, un jeu de plates-formes, un run n’gun, si j’y décèle des éléments susceptibles de me plaire, je tente l’aventure. En ce qui concerne la multiplicité des supports, cela s’explique par le fait que chaque console a la bonne idée de posséder des exclusivités qui m’attirent immanquablement : j’ai par exemple acheté ma Dreamcast presque uniquement pour Shenmue !
Je ne déteste pas de console en particulier ; comme je l’ai déjà dit, chaque console possède des exclusivités intéressantes. Toutefois, et c’est assez paradoxal pour un jeune lycéen, je n’aime pas les FPS ; je trouve ces jeux répétitifs, peu amusants, pas enrichissants pour un sou… Ce qui m’attire dans un jeu, c’est avant tout une belle histoire qui me transporte et dans laquelle je m’implique (ce qui explique mon grand attrait pour les RPG ou les Metal Gear Solid), ce que je ne trouve jamais dans un FPS, où l’on se résume à faire des frags sans réel but.
l-ttp : Comment t’est venue l’idée de rédiger et de publier des tests sur les jeux rétros ? Et de quelle façon sélectionnes-tu les jeux dont tu fais les tests ?
Kiko : J’ai toujours aimé partager ma passion pour les jeux vidéo, et l’écriture m’a toujours semblé être le meilleur support pour faire ressentir cette passion. Le faire à travers des vidéos demandait un matériel et des qualités oratoires que je n’ai pas ; un texte réfléchi convenait bien plus à mes goûts. Quand j’ai commencé à publier mes écrits sur France-Retrogaming (en juillet 2011), cela faisait plusieurs mois que je souhaitais publier mes tests sur un site, et en voyant ton message qui stipulait “Les meilleurs tests seront publiés sur le site”, je me suis dit “Pourquoi ne pas tenter ma chance ?”. La suite, on la connaît…
Pour choisir le jeu que je teste chaque semaine, les sources d’inspiration sont multiples : il peut s’agir d’un jeu que j’ai redécouvert récemment, d’un jeu que je viens d’achever et dont je veux donc dresser un bilan exhaustif “à chaud”, d’un jeu conseillé par mes amis ou par les internautes… Le choix se fait en général plutôt facilement. Les plus perspicaces d’entre vous auront remarqué que les jeux que je teste reçoivent en général de très bonnes, voire d’excellentes notes : cet état de fait est motivé par le fait que j’ai beaucoup plus de choses à dire sur un jeu qui m’a plu que sur un jeu qui ne m’a pas attiré.
l-ttp : Pour ceux qui ne connaissent pas la suite (“la suite on la connaît“), je précise que depuis ton arrivée, c’est chaque semaine qu’un nouveau test est publié, et ils sont tous très bien accueillis par la communauté des retrogamers qui sont pour la majorité presque tous trentenaires.
Tes tests sont toujours structurés et bien écrits, combien de temps te faut-il pour rédiger un test ? En général tu les rédiges d’une traite ou tu t’y reprends sur plusieurs jours ?
Kiko : Merci pour tes compliments, cela me fait toujours un grand plaisir. Il est rare que j’écrive mes tests d’une traite, car il m’est difficile de maintenir une concentration élevée alors que c’est justement ce qui fait toute la différence lorsqu’on écrit un test. Choisir un mot précis, réécrire une même phrase détaillant un mécanisme de jeu complexe cinq à six fois afin qu’elle soit compréhensible, lister l’ensemble des éléments importants à aborder dans le test… Ces différentes tâches sont indispensables à la rédaction d’un test et demandent de la concentration. En général, j’écris donc mes tests en deux, voire trois sessions pour les plus longs. Si vous avez déjà lu un de mes tests, vous savez qu’ils sont découpés en cinq parties abordant chacune une thématique différente : les graphismes, le gameplay, la durée de vie, la bande-son, et le scénario, sans oublier la conclusion. Ce découpage me facilite le travail puisque je peux interrompre l’écriture à la fin d’une partie et reprendre sans perdre le fil.
Pour ce qui est du temps de rédaction, il m’est difficile de donner un nombre précis d’heures : en effet, même lorsque je ne suis pas face à mon clavier, je réfléchis aux éléments dont je veux parler dans mon test, à la manière de les imbriquer, aux notes que je vais décerner, à l’introduction, à la conclusion… Le travail de réflexion n’est donc pas quantifiable. En revanche, pour ce qui est de l’écriture proprement dite, il faut compter trois à quatre heures. Ce temps inclut la relecture, les multiples réécritures, et les pannes d’inspiration diverses !
Je me doute qu’en lisant cela, certains d’entre vous penseront qu’écrire un test de jeu vidéo est une tâche fastidieuse. A la vérité, je ne ressens aucune lassitude quand j’écris mes tests ; ma passion du jeu vidéo et de l’écriture me permettent de prendre beaucoup de plaisir à chaque fois que je rédige un nouveau test.
l-ttp : Ok ça te demande quand même un sacré travail et une bonne organisation avec les cours !
Est-ce que tu penses à faire évoluer cette activité dans un certain sens plus tard ? Comment vois-tu l’avenir de ce hobby ?
Kiko : Je ne pense pas vraiment m’écarter de la formule que je suis en ce moment. Un test par semaine me semble déjà être un rythme soutenu, et je n’ai actuellement pas l’intention de mettre en place d’autres projets.Pour ce qui est de l’avenir de ce hobby, je sais pertinemment qu’il me faudra arrêter à un moment donné. Si, par chance, je ne me retrouve pas dans une situation où je n’aurai tout bonnement plus de jeux à tester (j’aurai alors écrit les tests de tous les jeux que j’ai terminé depuis que je joue aux jeux vidéos), j’ai quoiqu’il arrive l’intention d’arrêter cette activité une fois mon baccalauréat en poche, afin de pouvoir me consacrer pleinement à des études supérieures qui s’annoncent très prenantes (classe prépa). Mais il reste près d’un an et demi avant cette échéance, ce qui me laisse pleinement le temps d’écrire encore beaucoup de tests !
l-ttp : On peut dire que tu sais où tu vas toi ! Ce qui est sûr, c’est que si tu continues jusqu’au BAC et que tu t’arrêtes tout à coup, tes publications hebdomadaires nous manqueront !!
Pourquoi joues-tu plus aux jeux rétros qu’aux jeux récents ? Qu’est ce qui t’attire chez les jeux des anciennes générations, et qui manque aux jeux récents ?
Kiko : Je pense qu’il manque aux jeux récents une certaine magie que l’on retrouve dans les jeux rétros. J’ai l’impression que le marché est de plus en plus “formaté” pour plaire au grand public : avalanche de FPS, de jeux de courses… Même les RPG semblent avoir perdu leur magie d’antan : si l’on prend Final Fantasy XIII, le jeu est très linéaire pour répondre aux attentes d’un public de moins en moins patient et enclin à se casser la tête sur des énigmes ou à tourner en rond sur la carte pour trouver sa prochaine destination ; de plus, le scénario m’a semblé très convenu, enchaînant les clichés du genre.
Je crois que cet état de fait est également lié à l’évolution technique. Prenons la période 16 bits par exemple (Super Nintendo et Megadrive) ; à l’époque, personne n’achetait un jeu pour ses graphismes incroyablement réalistes. Les développeurs devaient se creuser la tête pour contourner les limitations techniques et permettre à leur jeu d’être rentable, ce qui conduisait à la naissance de véritables trésors vidéoludiques. Aujourd’hui, un jeu correct peut être sauvé par sa plastique et se vendre à des millions d’exemplaires…
Toutefois, je ne dis pas que les jeux récents sont à jeter, et l’on trouve encore pas mal de perles dans le marché actuel : en ce moment, je dévore Xenoblade Chronicles, un excellent RPG japonais paru en août dernier sur Wii et Super Meat Boy, un jeu de plates-formes très intelligent mais terriblement difficile sorti il y a un peu plus d’un an ! Les jeux excellents existent toujours, mais ils sont devenus beaucoup plus difficiles à dénicher, c’est tout.
l-ttp : J’ai quelques questions plus générales à te poser, car je pense que sur ces différents points, ça peut en intéresser beaucoup de connaître l’avis d’un (retro)gamer comme toi : le retrogaming, c’est quoi selon toi ?
Kiko : Pour moi, le retrogaming, c’est avant tout s’amuser avec des jeux connus ou moins connus, découvrir ou redécouvrir des perles vidéoludiques du passé, entendre parler d’un jeu, l’essayer et être conquis… Mais cela signifie aussi inviter ses potes, jouer à Street Fighter II ou à F-Zero pendant des heures, accuser tous ses amis de tricherie, débattre des heures durant du meilleur Final Fantasy, s’interroger sur la dimension philosophique de Metal Gear Solid, arriver au lycée le lundi matin et raconter ses performances vidéoludiques du week-end… De mon point de vue, c’est donc un loisir difficile à résumer, qui dépasse le cadre du jeu et que l’on doit partager avec des amis pour l’apprécier pleinement.
l-ttp: Que penses-tu du petit monde de la collection de jeux vidéo ? Tu es toi-même collectionneur ou bien tes jeux sont plus une ludothèque personnelle qu’une collection pour toi ?
Kiko : Je ne suis absolument pas collectionneur, ce qui ne manquera pas de faire hurler les amateurs de belles boîtes voire de blisters : à la vérité, je ne possède que des jeux en loose ou même des jeux gravés ! Le fait de posséder une boîte ou une notice me laisse totalement indifférent : joueur avant tout, mon seul souhait est de posséder des cartouches et d’en profiter. De plus, cela me permet d’acheter plus de jeux puisque les jeux en loose sont souvent bien moins chers : un double avantage donc.
l-ttp : Quels sont les testeurs que tu aimes lire (ou regarder en vidéo) ?
Kiko : Pour les testeurs qui me plaisent, je citerai notamment le Joueur du Grenier et Usulmaster pour ce qui est des testeurs renommés ; mais je suis également friand des walkthroughs (séries de vidéos dans lesquelles quelqu’un joue à un jeu du début à la fin en commentant sa partie), notamment de ceux réalisés par Delnics (qui m’a fait découvrir la série Metal Gear Solid) et Rayju (avec son humour potache très efficace). Leur travail gagne selon moi à être connu.
l-ttp : Mon cher Kikosaurus, je te remercie pour avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions. Avant que nous ne “rendions l’antenne”, y-a-t-il un message que tu souhaiterais faire passer aux lecteurs ?
Kiko : Je n’ai pas de message particulier, mais je vous souhaite à tous encore beaucoup d’amusement et de plaisir sur les jeux vidéo, d’hier comme d’aujourd’hui ! De plus, j’offre des cookies gratuits pour chaque commentaire laissé sur mes tests, alors profitez-en !
Je vous invite à retrouver tous les tests de Kikosaurus sur France Retrogaming, et n’hésitez pas à donner vos impressions sur le sujet dédié aux tests de Kikosaurus.
ça fait plaisir de voir des jeunes s’intéresser aux anciens jeux, comme kikosaurus l’explique très bien, ces jeux peuvent être appréciés même sans l’attrait de la nostalgie et en dehors du contexte historique:
– Les limitations techniques forçaient à produire une grande qualité (gameplay, histoire, etc.), forcez un compositeur à composer en 8bits avec des bips et peu de notes disponibles, ça l’oblige à travailler d’autant plus sur le rythme, la qualité de la mélodie.
– Les développeurs n’hésitaient pas à donner de la difficulté, du challenge et à la fin, une VRAIE satisfaction d’avoir réussi et des souvenirs qui resteront à vie. (exact contraire: World of Warcraft, des victoires et du sentiment d’accomplissement faciles, donc très addictif pour les gens peu sûrs d’eux)
– Moins de concentration du marché, plus de petits studios indépendants qui sortaient des jeux déjantés au ton décalé plutôt que les jeux édulcorés, politiquement corrects et tous publics actuels.
En tout cas continues comme ça kikosaurus, tu croisera forcément des “vieux cons” qui te diront que c’est illogique pour des jeunes de jouer à ces jeux, qu’ils ne les ont pas connus à l’époque, n’ont pas la légitimité, que c’est un effet de mode, mais ne les laisse pas te décourager, les vrais chefs d’oeuvre sont intemporels et les gens comme toi prouvent que tout le monde peut en apprécier la qualité.