J’en ai déjà parlé sur le blog, je suis en pleine lecture du Cycle de Fondation de Isaac Asimov, un monument de la science-fiction.
En fait j’ai déjà terminé les cinq tomes qui constituent l’essentiel de ce cycle mythique de la littérature S-F.
J’avais prévu de décomposer ma critique en publiant un article pour un chaque tome, mais je vais en fait vous faire mon compte rendu de lecture (sans spoiler) en un seul article, en tout cas pour les cinq premiers tomes ; car il y en d’autres qui suivent (et qui précèdent) que je suis en train de lire.
Le Cycle de Fondation, dans son intégralité, a été publié d’une manière plutôt singulière.
D’ailleurs, avant de me lancer dans la critique pure et dure, je vais vous parler du contexte dans lequel a été écrit et publié Le Cycle de Fondation. En effet, lorsque j’ai eu terminé les cinq premiers tomes, j’ai dû attendre près d’une semaine avant de recevoir les tomes suivants… En attendant, j’ai lu ce petit bouquin que j’avais trouvé en brocante : Le livre d’or de la science fiction consacré à Asimov, et j’ai appris beaucoup de choses sur l’auteur et sur le contexte de publication de Fondation.
Contexte de publication
Les trois premiers tomes sont une suite de nouvelles dont la première a été initialement publiée dans la revue américaine de science-fiction Astounding en mai 1942. Isaac Asimov n’avait alors aucune idée de l’écriture dans laquelle il se lançait. Alors âgé de 22 ans, l’auteur débutait l’Histoire d’une galaxie.
Les nouvelles qui composent les trois premiers tomes seront toutes publiées entre 1942 et 1950 dans cette fameuse revue Astounding Sciences Fiction dont John W. Campbell (qui influencera grandement le genre S-F) était le rédacteur en chef.
Foundation passera quasi-inaperçu, même lorsqu’une petite maison d’édition indépendante (Gnome Presse) décidera de publier les différentes nouvelles qui composent Fondation en trois tomes : Fondation, Fondation et Empire et Seconde Fondation. En effet, les trois volumes ne rencontreront pas la reconnaissance que connaît aujourd’hui Fondation.
Il faut attendre que Doubleday rachète les droits à Gnome Presse en 1961 pour publier à nouveau Le Cycle de Fondation, en un seul volume cette fois. Distribué par le Club du Livre de Sciences Fiction, Fondation est enfin reconnu, et en 1966, l’oeuvre de Asimov, à la grande surprise de ce dernier, se voit décerné le prestigieux prix littéraire Hugo de la Meilleure Série de Sciences Fiction de tous les temps.
S’en suivra alors un harcèlement constant, des lecteurs et des éditeurs, pour que Asimov rédige la suite. Ce n’est que 40 ans (!!) après l’écriture des premiers mots de cette incroyable Histoire de la galaxie, que Asimov se mettra à l’ouvrage pour produire la suite de Fondation. Deux nouveaux tomes verront alors le jour, Fondation foudroyée en 1982, et Terre et Fondation en 1986.
A travers ces deux tomes, Asimov fera des recoupements avec ses autres livres, notamment avec son très célèbre Cycle des Robots, faisant de son oeuvre, une véritable Encyclopédie Galactique.
L’oeuvre
L’originalité de l’oeuvre de Asimov repose sur le caractère humain des personnages qui évoluent pourtant dans un contexte de science-fiction, près de 22000 ans après notre ère, far, far away dans la galaxie. L’auteur explore la psychologie des Hommes, et la met en relief dans un décor de science fiction.
Si ici, le héros n’est pas un protagoniste mais des protagonistes, c’est la galaxie elle même qui est au centre du récit.
Les trois premiers tomes se déroulent sur 400 ans, et les différents personnages deviennent peu à peu des figures du passé. Si bien que nous somme véritablement plongés au cœur d’un roman de science-fiction à caractère historique ; mêlant intrigues politiques et quêtes personnelles ; alternant dialogues et scènes d’action ; le rythme est prenant et ne vous lâche pas.
C’est d’ailleurs là, une des puissances de Asimov : l’utilisation abondante de dialogues qui plongent le lecteur dans le spectacle de longues discussions au cours desquelles chaque protagoniste argumente son opinion de la situation pour faire évoluer l’histoire.
D’une grande intelligence, et d’une gestion de l’inattendu absolue, Asimov appelle sans cesse le lecteur à s’extérioriser de sa lecture pour lâcher un “Oh Putain !“.
L’écriture de Fondation a débuté dans les années 1950, et l’auteur (de formation scientifique puisqu’il a passé un diplôme de chimiste) est un sacré visionnaire ! Si il a été capable d’appréhender les technologies auxquelles serait dépendante notre civilisation aujourd’hui (cinquante ans après qu’il les aie faites), son oeuvre regorge d’idées étonnamment actuelles alors qu’elles n’existaient pas à son époque. Quand dans un spatioport, l’on achète ses billets de voyage en insérant une carte de crédit galactique dans une machine qui sort les billets imprimés par une fente, il y a de quoi noter l’anticipation de l’avenir qu’avait Asimov. L’action passerait inaperçue à la lecture si on ne la replaçait pas dans le contexte des années 1950, alors que ni cartes à puce, ni machines de ce type, n’existaient, et tant l’action d’acheter ses billets de train à une borne avec sa CB est banale aujourd’hui.
L’Histoire
Le mathématicien Hari Seldon est l’inventeur de la psychohistoire, une science qui permet de prévoir l’avenir avec de très fortes probabilités grâce à des calculs statistiques effectués sur les masses, en fonction de paramètres économiques, sociaux et politiques.
Les 25 millions de mondes – chacun abritant tout au moins son milliard d’individus – qui composent l’Empire sont tous administrés depuis Trantor, planète centrale de la galaxie, entièrement recouverte de métal par une cité unique et toute destinée à l’administration et à la gestion des affaires de l’Empire. Quarante milliards de personnes y travaillent chaque jour !
Des millions de milliards d’êtres humains peuplent la galaxie. Ces grands nombres, dont sont dépendants les calculs de la psychohistoire pour aboutir à de fortes probabilités de prévision de l’avenir, ont permis à Hari Seldon de prévoir une chute aussi imminente qu’inévitable de l’Empire. Le psychohistorien prévoit également que la chute de l’Empire sera suivie d’une période de barbarie qui durera 30000 ans.
Mais Seldon a un plan ! Si l’on suit ce plan, cette période de ténèbres pourra être raccourcie à seulement 1000 ans, et alors un Second Empire pourra émerger.
Pour mettre en action son plan, Hari Seldon créé La Fondation sur une planète reculée du nom de Terminus. La Fondation abrite une colonie de scientifiques qui travaillent à l’élaboration d’une encyclopédie galactique, réunissant toutes les connaissances que l’Humanité a accumulé depuis la nuit des temps. Cette encyclopédie contribue à un vaste plan qui a pour objet de guider l’Humanité à travers les siècles jusqu’au fondement du Second Empire.
Les différentes intrigues se situent au sein même des différentes crises que Seldon avait prévues grâce à sa psychohistoire, et que le fameux plan est censé résoudre. Mais les Fondateurs de Terminus, au fil des générations tendent à remettre en cause la capacité du plan Seldon à résoudre ces situations de crise. Pire que cela, il y a un événement que la psychohistoire de Seldon n’a pas su prévoir. Le plan, l’avenir de la galaxie et la route vers le Second Empire sont totalement remis en cause. Si les équations de Seldon n’avaient pas pu tout prévoir, le mathématicien avait néanmoins pensé à créer une Seconde Fondation, travaillant dans l’ombre de la première, à la sauvegarde du Plan…
Si au début de Fondation – le premier volume – nous n’évoluons que durant quelques pages aux cotés de Hari Seldon, ce dernier devient par la suite un demi-dieu tout au long du récit. Et il en va de même pour plusieurs autres acteurs majeurs de la trame des 500 années qui suivent le début de l’histoire.
Je ne vais pas en dire plus sur l’histoire en elle même, je vais vous parler maintenant de ce que j’ai pensé de ces cinq tomes.
Critique perso
Il y a une distinction à faire entre les trois premiers tomes et les deux derniers, qui ont été écrits avec trente ans d’intervalle.
La fin du troisième tome est tellement géniale, tellement inattendue, tellement rebondissante, que j’ai directement pensé à ceux qui avaient attendu une suite pendant toutes ces années, sachant qu’il y avait constamment cette rumeur que Asimov préparait une suite.
Si au cours des trois premiers tomes on évolue à travers les siècles et les différentes générations de personnages qui font l’Histoire de la galaxie, les deux derniers volumes nous font suivre la quête de deux individus. Une quête passionnante qui rend la lecture très difficile à interrompre. J’ai lu les tome 4 et 5 de Fondation d’un trait, enfin en moins d’une semaine car il y a quand même quelques 1500 pages rien que pour ces deux tomes. Mais ce que je veux dire, c’est que le bouquin était toujours à portée de main et dés que j’avais un moment, je reprenais la lecture.
J’ai tout de même ressenti une énorme frustration, à la fin du cinquième tome, qui met une conclusion à la quête de nos deux personnages avec lesquels on évolue. La fin ne m’a pas spécialement plu. Je m’attendais à mieux. C’est quand même con quand tu te tapes cinq tomes dont l’histoire et l’intrigue sont géniales et que les cinquante dernières pages te déçoivent. D’autant plus que les volumes suivants qui ont été écrits par Asimov – Prélude à Fondation et L’Aube de Fondation – se déroulent comme leurs titres nous l’indiquent, avant le premier tome.
Cela dit, je reste quand même très touché par cette grande histoire, et je suis actuellement dans la lecture de Prélude à Fondation.
Après la mort de Asimov, trois auteurs américains (Gregory Benford, Greg Bear et David Brin), ont chacun écrit une partie une partie du Second Cycle de Fondation, qui j’imagine, se passe après la fin de Terre et Fondation la dernière partie (dans la chronologie de l’histoire) publiée par Asimov.
J’attends beaucoup de cette suite ! Bien que le fait qu’elle n’ait pas été écrite par Asimov me fasse un peu peur…
Bon aller, je vais essayer de conclure cet article : Le Cycle de Fondation est un must !
Si vous ne l’avez pas lu, je vous conseille vraiment de découvrir cette histoire, qui selon Asimov lui même, aurait inspiré Georges Lucas pour Star Wars.
Comme vous avez pu le constater, il n’y a presque rien à spoiler dans cet article, ou alors très peu et d’une importance minime. Si vous avez lu ce Cycle et que vous souhaitez poster un commentaire sur cet article, merci de clairement indiquer les passages de votre commentaire qui révèlent une partie de l’Histoire afin de ne pas gâcher le plaisir et la surprise de futurs lecteurs.
Je fais suivre cet article dés demain par un autre billet afin de débattre de la fin du Cycle de Fondation. Billet sur lequel toute personne qui a lu le Cycle pourra parler librement car il sera indiqué clairement au début que celui qui n’a pas lu le cycle ne doit pas lire l’article.
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VOILA je viens de terminer Terre et Fondation, comme toi l’impression est mitigée, mais putain c’était bon quand même ^^
Je suis vraiment content en tout cas de t’avoir donné envie de lire cette saga ! Après avoir lu la fin, je t’avoue que j’ai pensé à toi… Je me suis dis “Merde j’espère qu’il ne va pas m’en vouloir” 😀
Mais je pense que le “Putain c’était bon quand même” prend le dessus.
[…] fait un compte rendu de lecture à propos de cette magnifique saga qu’est le Cycle de Fondation, oeuvre majeure d’un des piliers de la littérature SF moderne : le grand Isaac Asimov ; et […]
[…] avoir parlé du Cycle de Fondation, puis de Prélude à Fondation, il me restait à faire le compte rendu de ma lecture de […]
Tout à fait d’accord, fondation est un monument de la SF! Bientôt la série TV, j’espère qu’ils lui feront honneur! http://www.teknovore.com/awesome-fondation-isaac-asimov-bientot-adapte-en-serie-tv/
ai avalé les tomes l’un après l’autre, oui, la fin est spéciale ..et même un peu flippante, mais c’était bon !