Je viens de finir Prélude à Fondation de Isaac Asimov, le premier opus des deux tomes qui introduisent l’oeuvre magistrale du Cycle de Fondation que j’avais lu l’été dernier. Dans cet article, je vous livre mon ressenti sur cette formidable aventure de science-fiction qui se déroule, cette fois-ci, aux cotés de Hari Seldon avant même qu’il découvre comment rendre applicable la théorie de la psychohistoire.
J’avais fait un compte rendu de lecture à propos de cette magnifique saga qu’est le Cycle de Fondation, oeuvre majeure d’un des piliers de la littérature SF moderne : le grand Isaac Asimov ; et si pendant toute la longueur des cinq tomes, j’avais été absorbé au point d’avoir du mal à en arrêter la lecture, j’avais été (dans une certaine mesure) déçu par la fin.
Je vous invite d’ailleurs (uniquement si vous avez lu le Cycle de Fondation) à lire cet article dans lequel je partage mes ressentis sur les cinquante dernières pages de Terre et Fondation, le dernier tome du cycle.
Dans quel contexte j’ai lu Prélude à Fondation
L’histoire de Fondation se terminant par Terre et Fondation (écrit en 1986) j’avais eu du mal reprendre la lecture de Prélude à Fondation, écrit deux ans plus tard par Asimov, en 1988.
En effet, Prélude à Fondation, comme son titre l’indique, se situe chronologiquement avant le début du Cycle de Fondation, dont les premiers chapitres ont été écrits en 1942.
Oui, ce monument de la littérature de science-fiction a été écrit sur près de 50 ans ! Il m’était donc difficile de continuer la fin, par le début. Toutefois, c’était un choix que j’avais fait : j’aurais pu choisir de commencer l’histoire de Fondation par le début, mais j’ai préféré suivre l’ordre de publication.
En fait, j’ai suivi l’exemple de Star Wars : il vaut bien mieux commencer par regarder les épisodes 4-5-6 et continuer avec les 1-2-3. Qui dira le contraire ?
Sauf qu’au moment où j’ai fait ce choix, je ne m’attendais pas à être déçu par la fin du Cycle de Fondation (l’histoire est tellement prenante tout du long, et Asimov a tellement cette capacité à retourner les situations, qu’on s’attend vraiment à un truc incroyable pour la fin) ; et découvrir le début d’une histoire dont la fin est déjà connue et nous a déçue, ce n’est pas la même chose…
Bref, j’avais tout de même commencé à lire les 80 premières pages de Prélude à Fondation, mais je m’étais arrêté en cours pour lire d’autres bouquins.
La semaine dernière j’ai rouvert Prélude à Fondation ; je l’ai lu d’une traite…
Et là, grosse surprise !
Durant tout le Cycle de Fondation, l’histoire évolue des centaines d’années après la mort de Hari Seldon.
Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas Hari Seldon
Hari Seldon est le mathématicien qui a mis au point la psychohistoire, une science qui permet de prédire l’avenir avec des probabilités très élevées.
Grâce à la psychohistoire, Hari Seldon prévoit la chute inévitable de l’Empire galactique. S’il est trop tard pour l’empêcher, il va néanmoins mettre au point un plan – le plan Seldon – qui a pour objet d’atténuer les effets de la chute de l’Empire et de conduire la civilisation vers la construction d’un Second Empire.
Durant tout le Cycle de Fondation donc, on observe le déroulement du plan Seldon, siècles après siècles. Hari Seldon n’est pour le lecteur – comme pour les protagonistes de l’histoire – qu’un mythe, un semi-dieu évoqué ci et là.
Mais dans Prélude à Fondation…
Mais dans Prélude à Fondation, on se retrouve aux cotés de Hari Seldon, avant même qu’il ait inventé la psychohistoire.
Prélude à Fondation raconte comment Hari Seldon, après avoir présenté sa théorie de la psychohistoire à un congrès de mathématiciens, se retrouve pourchassé par des hommes de pouvoir (dont l’Empereur lui même) qui veulent utiliser la psychohistoire à leurs fins. On peut le comprendre : celui qui possède le moyen de prédire l’avenir a une bonne longueur d’avance sur les autres.
Hari Seldon prend donc la fuite et Prélude à Fondation raconte les aventures de Seldon durant La Fuite.
Hari Seldon va chercher à rendre applicable la psychohistoire, car si en théorie la science est possible, il n’en est pas de même en pratique, et le lecteur va suivre – parallèlement à la fuite – les recherches entreprises par Seldon pour rendre applicable la psychohistoire.
Mon avis sur Prélude à Fondation
Si par moment, j’ai trouvé que l’histoire traînait un peu en longueur, on est tout de même très intrigué par ce Hari Seldon qu’on a connut pendant longtemps comme une légende, et qu’on découvre soudain comme un homme simple, parfois naïf. On éprouve une certaine nostalgie du futur (c’est assez étrange) en même temps qu’une certaine satisfaction d’être à ses cotés.
Ses amis qui l’accompagnent au cours de son périple (Dors Venabili l’historienne, Chetter Hummin le journaliste, et Raych, le jeune voyou), sont des personnages très charismatiques, à la personnalité bien trempée.
Bien que l’on sache, à chaque fois que Seldon se retrouve en danger de mort, qu’il ne lui arrivera rien tant qu’il n’aura pas mis au point sa psychohistoire, le suspens est là : comment va-t-il s’en sortir ? Et c’est toujours avec brio et de manière inattendue que Asimov sort son héros de chaque situation délicate.
Mais il y a un truc dingue dans ce volet du Cycle de Fondation : la fin. La fin est superbe ! C’est une suite de rebondissements tous plus inattendus les uns que les autres ! Quand on croit avoir eu la révélation, et bien non, ce n’est pas finit, une autre plus surprenante encore suit !
Prélude à Fondation m’a totalement réconcilié avec le fin de l’histoire du cycle ; avec la fin de Terre et Fondation, que je trouve avec ce nouveau recul, finalement géniale.
En fait, comme l’avait dit un certain Nicolas en commentaire (ne pas suivre ce lien si vous n’avez pas lu le Cycle de Fondation) de l’article dans lequel j’ouvrais le débat à propos de la fin du cycle, il faut lire l’oeuvre intégrale de Isaac Asimov pour apprécier à son maximum chacun de ces livres. D’ailleurs Asimov recommande lui même un ordre de lecture entre ses différents ouvrages, comme s’ils se suivaient tous. Il paraît que son oeuvre est semblable à une prédiction de notre avenir, de l’avenir de l’humanité, et effectivement cet écrivain est sans aucun doute un visionnaire. Il est d’ailleurs amusant d’observer ses prédictions faites en 1964 sur notre société de 2014, c’est étonnant !
Maintenant, il me reste à lire L’Aube de Fondation, publié en 1993, la suite directe de Prélude à Fondation qui précède directement Fondation, le premier volet du cycle publié pour la première fois en mai 1942 dans la revue Astounding Science Fiction. J’en ferai évidemment un article une fois la lecture terminée.
Et ce qui est cool, c’est qu’il me reste toute l’oeuvre de Isaac Asimov à lire ensuite.
Article intéressant. Je suis tombé dessus par hasard car j’ai commencé le cycle et je voulais en savoir plus sur ce Prélude à Fondation et je cherchais des infos/articles là dessus.
Amicalement
++