Voici mon avis sur La nuit des temps de Barjavel : j’ai été très déçu ! C’est plat, naïf, lisse… J’attendais beaucoup de cette oeuvre présentée comme une des plus belles histoires de la science fiction française, et j’ai trouvé la lecture longue, lourde, et pour pas grand chose au final. Pourtant l’histoire comme les critiques promettaient quelque chose d’exceptionnel !
“La nuit des temps, légende de l’éternité selon Barjavel, est la seule grande histoire d’amour de la science fiiction française. C’est aussi un des best-sellers du genre et sa popularité n’a rien à envier aux Dune et autres Fondation…”
…Disait Le Monde en quatrième de couverture d’une édition de La nuit des temps que j’avais trouvée lors d’une brocante.
Rien à envier aux Dune et autres Fondation ?
Moi qui vient de clôturer la lecture du Cycle de Fondation, je ne peux malheureusement pas en dire autant. On est très loin de Asimov.
Pourtant, on m’avait recommandé La nuit des temps comme étant un chef d’oeuvre de la littérature SF, les critiques que j’avais lues sur Internet étaient très positives, et l’histoire résumée était pile dans les cordes des sujets qui me passionnent. Mais après lecture, grosse déception.
Contexte
La nuit des temps a été écrit par René Barjavel dans les années 1960 et publié en 1968, en pleine Guerre Froide et ça se ressent dans le livre par le climat politique tendu entre les différentes nations. La nuit des temps est aussi publié à l’aube de l’ère informatique et on ressent bien l’influence du potentiel estimé des premiers ordinateurs de l’époque, mais l’anticipation a mal vieilli.
Initialement, La nuit des temps était le scénario d’un film qui a finalement été abandonné et que Barjavel a adapté en roman. La nuit des temps a connu un grand succès à l’époque de sa sortie et a remporté le Prix des Libraires en 1969.
L’histoire
Une expédition scientifique française fait des relevés en Antarctique, à 1000 mètres de profondeur sous la glace, une couche estimée ancienne de 900.000 ans. Ils y découvrent un signal. Aucun doute, à 1km de profondeur sous la glace se trouve un émetteur ! Les scientifiques de toutes les nations vont coopérer pour creuser la glace et atteindre ce signal.
Ils y découvriront une grande sphère creuse en or, à l’intérieur de laquelle reposent un homme et une femme, Coban et Éléa, issus d’une civilisation qui a précédé la nôtre de 900.000 ans !
Les efforts des scientifiques vont alors se concentrer sur le réveil de ces deux rescapés de la nuit des temps.
Trois histoires se déroulent simultanément :
- celle d’une découverte scientifique exceptionnelle qui remet en cause tout notre savoir et que l’on suit un peu à la manière d’un reportage ;
- celle d’une histoire d’amour pur et impossible entre un homme et une femme venus de temps oubliés ;
- celle d’une civilisation utopique et parfaite qui vit harmonie, qui a résolu les problème de santé et de guerre…
Voilà à travers quoi on évolue : un documentaire scientifique sur fond de géopolitique, une histoire d’amour à la Roméo et Juliette et un pseudo traité sur la condition humaine et notre société, le tout dans une naïveté déconcertante.
Un gros potentiel
L’histoire fait vibrer et pose beaucoup de questions qui donnent envie de lire le livre pour en connaître les réponses.
Personnellement, la théorie qu’une civilisation supérieure ait pu précéder la nôtre est un sujet qui me fascine. Je suis un grand adepte des théories à la Robert Charroux (dont je lis d’ailleurs actuellement le livre Histoire inconnue des Hommes depuis 100.000 ans et qui est sorti à la même époque que La nuit des temps)
Celui qui aime les théories sur les Atlantes, sur le continent de Mu, sur les Hyperboréens, sur les mystères de l’Égypte… voit forcément dans La nuit des temps de quoi attiser sa curiosité. Et c’est ce qui me donnait envie de lire ce bouquin.
Mais…
Une grosse déception
J’ai finalement été sacrément déçu par La nuit des temps qui m’avait pourtant été recommandé chaudement par plusieurs personnes et dans lequel je plaçais de gros espoirs pour l’élever au rang de mes livres cultes.
Je suis complètement passé à coté, du début à la fin de l’histoire. C’est plat, démodé, long, sans suspense…
Les personnages sont creux et vides ; la narration est lourde (même chiante !) ; cette façon d’user de quinze adjectifs, quinze synonymes et de répéter une même phrase en changeant les mots et la tournure pour décrire une ambiance ou une situation, ça devient franchement imbuvable à la longue. Je vous donne un exemple ? Aller.
“En même temps, elles font leur travail ordinaire, multiple, incroyablement complexe, dans les domaines chimique, physique, électronique, vital. Elles reçoivent, choisissent, transforment, fabriquent, détruisent, retiennent, rejettent, réservent, dosent, obéissent, ordonnent, coordonnent, avec une sûreté et une intelligence stupéfiantes. Chacune d’elle en sait plus que mille ingénieurs, médecins et architectes. Ce sont des cellules ordinaires, d’un corps vivant.”
Lourd hein… Aller une autre :
“Ce fut une journée d’exaltation et de soleil. Dehors, le vent au sol était tombé à sa vitesse minima, pas plus de cent vingt à l’heure, avec des moments d’accalmie presque totale, invraisemblables de douceur inattendue. Il déchaînait ses fureurs très haut dans le ciel, le nettoyait du moindre germe de nuage, du plus petit grain de poussière de brume, le faisait briller d’un bleu intense, tout neuf, joyeux. Et la neige et la glace étaient presque aussi bleues que lui.”
Je suis allé au bout parce que j’avais envie de connaître la fin, mais j’y allais à reculons quand il s’agissait de rouvrir le bouquin.
L’histoire d’amour est complètement irréaliste, niaise, et la société parfaite dans lequel il naît l’est tout autant. Je vous passe les détails du fonctionnement de cette civilisation mais tout le monde il est beau tout le monde il est gentil quoi, et grâce à RIEN, TOUT fonctionne en gros. Il faut avoir lu le bouquin pour comprendre mais c’est un peu à l’image de l’histoire en plus…
Alors oui, à la fin il se passe un truc inattendu, mais bon c’est léger. A peine digne de satisfaire un adolescent qui rêve du grand Amour.
Conclusion
Cette histoire d’amour irréaliste est finalement ce qui gâche tout car il y avait une très bonne base, mais l’aventure est oubliée en cours de route. Dommage qu’on ne se concentre pas plus sur les personnages de l’expédition scientifique, et sur les questions qu’auraient pu soulever la découverte.
De la SF pour hippies ! Pas de ça dans ma bibliothèque !
Hahaha ! J’ai ri en lisant ton commentaire !! 😀
C’est marrant ce que tu décris comme “chiant” et “lourd” c’est ce qui m’as plus dans ce bouquin. Ceci étant on ne m’avait pas vendu ce livre comme cultissime (d’ailleurs il est rester plus de deux ans dans ma bibliothèque sans que je ne l’ouvre). Mais j’ai beaucoup apprécié son coté contemplatif
@Tounedeus
Je peux apprécier aussi ce genre là mais dans le contexte de ce bouquin ça passe très mal je trouve. On démarre super bien et on se prend un gros stop pour errer dans du “contemplatif” comme tu dis.
Les amoureux sur leur cheval bleu etc. Sérieux…
Mais bon ensuite je comprends qu’on puisse apprécier ce style là.
Et puis c’est sûr que si tu ne t’attends à rien, tu peux avoir une petite surprise sympa à la lecture.
Mais bon là, non seulement ça faisait un bail que je me le “gardais” pour kiffer un bon bouquin (parce que j’étais sûr que j’allais adorer), mais en plus j’avais d’autres bouquins dans la file d’attente dans lesquels j’avais vraiment envie de me lancer, et du coup j’étais pressé de le finir… Ça a peut-être contribué à ce que je trouve la lecture chiante.
Merci pour ton commentaire 😉
J’ai eu trop de mal a “commencer” ce livre. Les cinquante premières pages ont été lourdes. Mais en même temps, elles posent des sentiments clairs. Ce qui semble répétitif a fait naître des descriptions très ciblées, je n’ai pas trouvé ça ennuyeux. Tous les goûts sont la nature. Le côté très descriptif vient aussi, peut-être, du fait qu’à la base ce livre était un scénario.
Bref j’ai beaucoup aimé et dans le genre, HBO pourrait en faire une super série ou film pour revenir aux sources…